Appel du 18 Juin
Il y a quelques semaines, je me présentais devant vous, plein d'espoirs et débordant d'énergie, prêt à apporter au judaïsme mon expérience, ma spécificité et ma volonté. Tel un enfant, j'ai nourri l'espoir d'un monde bicolore, où l'on repousse le mal par la volonté de l'esprit, et par la force des mots. Mais les couleurs sont trop vîtes arrivées, les nuances sont soudainement apparues, le blanc supposé a vite bruni, et mes espoirs se sont ternis. Alors me disais t'on :" Pourquoi te présente tu ? Tu te ridiculise ! Tu n'aura pas une seule voix . Penses tu pouvoir réellement nous représenter ?tu t'imagines devant le président de la république, devant François Hollande? Ce n'étaient pas des mots de l'extérieur, bien sûr qu'ils ont touché mon cœur. Pourquoi ne pourrai je pas représenter la France ? Pour être rabbin, faut il être beau ? Faut il manier le verbe et la prose ? Faut il être parfait ? Moché Rabbénou était Bègue, le visage brulé et même un meurtrier. c'est pourtant lui, le plus grand rabbin de l'Histoire. Alors finalement, c'est vrai, pourquoi se présenter ? Qu'avais-je donc de plus à offrir ? Avais-je un soutien infaillible de personnes influentes ? non Avais-je un "puissant" lobby pour soutenir ma campagne ? non, même mes camarades, mes havérim, ont disparu, ils ont fui.
Je n'ai rien d'autre à offrir que des idées et ma vision idyllique . peut être suis je utopiste mais non moins réaliste. Serait ce de la naïveté ?
La volonté ne suffit pas, les idées ne suffisent pas, je le sais; Il a donc fallu trouver un compromis. Comment gagner l'élection sans être grand rabbin de France ? Aujourd'hui nous sommes le 18 Juin, et dans quelques jours nous lirons la Parachat Kora'h Je vais vous expliquer comment j'ai déjà gagner cette élection. Les maximes des pères disent : Ch 5 michna 17." Toute controverse qui a pour but de promouvoir le Nom céleste (divin) finira par perdurer ; mais celle qui n’a point but le Nom céleste (mais des considérations intéressées) ne perdurera pas." Le commentateur R Obadia de Bartenora explique que la consequence d'une controverse, c'est l'influence des spectateurs". Si la dispute est positive, LECHEM CHAMAIM, quel que soit le camp choisi, on ne peut qu'évoluer, et faire grandir son entourage, comme Hillel et chamaï. si la dispute est intéressée, les spectateur sont détruits, c'est ce qu'il s'est passé avec Korah , sa dispute a détruit ses 250 votants; partisans. Ainsi doit-on se demander si notre démarche est interessée, si elle est dirigée vers le ciel, ou si nous nous inscrivons dans un dessein plus sombre.
J'avais choisi avant de postuler.
Alors comment ai-je gagné l'élection ? Quel a été mon intention ? La gloire ? la reconnaissance ? la notorieté ?
Le grand rabbin de France est celui qui rassemble tous les juifs de France et leurs donne un but, il les rassemble autour d'un espoir, il les comprend et les écoute. Il les conseille et les guide. Plutôt que de savoir comment j'allais obtenir le plus de voix, en grappillant et suppliant, kéani bappéttah j'ai réfléchis à la façon la plus efficace pour m'assurer que le prochain grand rabbin de France porte ma volonté, mon engagement, J'ai fais en sorte qu'il ait toute la mesure des réelles inquiétudes et des véritables aspirations des juifs français. Alors j'ai consacré ma campagne et mon temps à faire émerger certaines questions, trop longtemps ignorées, j'ai été interroger nos fidèles et fais sortir leurs craintes. J'ai enregistré nos entretiens, et les fait poster sur un site internet, crée pour l'occasion. Le lendemain, deux candidats avaient répondus aux questions.*
Aujourd'hui, il n'y a pas un seul candidat engagé qui n'ait publié d'article ou de vidéos pour aborder ces questions, et je sais que quelque soit le candidat qui gagnera cette élection, il aura à coeur de tenir les promesses qu'il aura avancé lors de ces vidéos.
Voyez vous, pour moi, être grand rabbin de France, ce n'est pas un but, c'est un moyen, et j'ai utilisé ce moyen pour transmettre mon expérience. A ce titre, je peux déjà affirmer avoir réalisé mes objectifs..
J'aimerais aussi, évoquer trois points que je n'ai pas suffisamment évoqués dans les vidéos publiées
Le problème de la frénésie de l'assimilation; nous sommes tellement préoccupés par des questions ponctuelle, des modes, des passades, des questions de politique, de gestion, d'ingestion, que nous oublions qu'à chaque seconde, c'est un juif qui se perd un peu plus.
Le problème des célibataires : il n'y a pas de structure officielle compétente rabbinique ou consistoriale, qui soit engagée à aider nos jeunes à trouver des conjoints dignes de leurs aspirations, très souvent, ils sont livrés à eux même, surtout en province, et accélèrent le processus d'assimilation.
Le troisième point, est un problème que je ne pouvais évoquer en public, il s'agit de la retraite des rabbin. Il s'agit tout simplement de savoir qu'aujourd'hui, un rabbin qui part à la retraite, touche autour de 50% de sa paie, ce qui ne représente malheureusement pour une majorité d'entre nous, trop peu d'argent pour assumer ses obligations familiales. je tiens a remercier tout particulièrement mon fils et rabbin de tours Nissim pour le travail colossal qu'il a fourni : préparer les discours, les questions, les interviews, les films, les montages, le site internet, la communication ...
mais malheuresement, je dois déplorer l'attitude de certains de mes collègues rabbins qui n'ont pas hésité à faire pression sur moi pour que je me retire, l'attitude de certains candidats aussi. Je déplore surtout l'attitude de certains medias juifs, journaux, radios ... qui ont interrogés certains candidats, et en ont oubliés d'autres, tout comme le FSJU par ailleurs. Il semblerait que chacun ait fait son choix, et qu'on ait perdu le soucis de l'objectivité
Pour conclure, je vous le disais, nous sommes le 18 Juin, et comme tout français, je n'oublie pas ce que ce jour représente d'important pour la patrie.
Alors devant vous, chers représentants de la communauté juive française, je vais transmettre par votre intermédiaire un message. Un appel à la résistance.
Trop de souffrances, nous juifs de France avons du endurer. Trop de médisance, trop de politique, trop d'intérêt entravent notre liberté. Nous sommes juifs parce que nous portons un message. Ces derniers mois, notre message a été trop largement perverti par nos intérêts personnels aux dépens de l'intérêt du Kahal . Il faut que chacun se considère comme le représentant du judaïsme français, et que même s'il n'y a qu'une seule personne pour représenter le consistoire, nous prenions tous la responsabilité d'être les grands juifs de France.
Mon message est donc clair : je souhaite que nos disputes soient celles d'Hillel et Chamaï , qui ont toujours tous deux recherchés la vérité, et ont inspirés tous les juifs à travers l'espace et le temps.
*Si vous aviez un doute, vous pouvez comparer ces vidéos, et celles ci, sorties quelques jours plus tard.
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